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Journal de Anne Franck.

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1/   Extrait de la préface

Je viens de tourner la dernière page de ce livre et je ne puis retenir mon émotion. Que serait-elle devenue, la merveilleuse enfant qui, sans le savoir, a écrit cette manière de chef-d’œuvre ? Elle aurait vingt et un ans ces jours-ci… On ne pense pas sans déchirement à tout ce que cette sensibilité et cette intelligence si bien harmonisées eussent pu donner si l’affreuse machine aux masques nombreux qui est en train de broyer notre civilisation entière ne les avait, il y a cinq ans, dévorées, anéanties. On n’évoque pas sans chagrin ce fin visage livré aux ombres…

C’était une petite Juive de treize ans, fille de commerçant allemands qui, au moment des premières persécutions nazies, avaient cru en Hollande trouver un salut définitif. Mais le monstre a maints tours dans son cas : qui peut être sûr de lui échapper ? L’invasion des Pays-Bas derechef les mit à sa merci. Quand, en juillet 1942, les Frank durent choisir entre deux décisions : se soumettre à l’appel de la Gestapo ou se cacher coûte que coûte, des deux termes de l’alternative ils préférèrent le second, oubliant, les pauvres gens, quelle est la puissance du Léviathan et sa patience anthropophage. Dans un pavillon d’arrière-cour, tel qu’en comportent tant de maisons d’Amsterdam, ils s’installèrent comme des rats dans un trou. Mille précautions étaient à prendre : ne pas se montrer, ne point faire de bruit. On imagine quels problèmes de tous les ordres se posaient à ces prisonniers volontaires : les moindres n’étaient sans doute pas ceux dont l’intolérable cohabitation de huit êtres, sans une seconde de solitude, renouvelait quotidiennement les termes.

C’est là, dans le cadre paradoxal, qu’Anne découvrit à la fois sa propre existence et celle des autres. A l’heure où un enfant commence à s’affronter au monde extérieur et retire des multiples contacts un enrichissement infini, cette fillette n’eut devant elle que le spectacle de l’abri humide, de la cour du jardin et des sept colocataires-parents, amis, relations, dont elle devait partager le sort. L’étonnant est que sa sensibilité ne se soit pas, en peu de temps, faussée, qu’elle ait su garder sa liberté, sa fantaisie et cette joie jusque dans les pires dangers, sous-entendue qui sonne, tout au long de son journal, le son même de la vertu d’enfance.

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