Le péché ou quelque chose d’approchant.

Désormais confiné aux besognes administratives, le lieutenant de police Mendez est de plus en plus désabusé et dubitatif sur l’évolution de son métier et sur une Barcelone qu’il ne reconnaît plus. Son chef a été très clair : il est prié de ne plus donner son opinion et de faire gentimentson travail. Il est donc surpris lorsqu’on lui intime l’ordre de se rendre à Madrid pour étouffer une enquête sur un décès aux circonstances nébuleuses. Le mort s’appelle Don Paco Rivera. Il est de ces personnages qui ont « une image politique et bancaire à préserver » et s’est gentiment éteint dans les bras d’une des pensionnaires du bordel de Madame Dosantos. À Madrid, Mendez est informé que sa tâche sera de courte durée puisque le corps a déjà été transporté en toute discrétion par deux ecclésiastiques vers la maison de campagne du défunt, lieu plus approprié pour achever une vie de labeur au service de la nation. Mendez se demande bien ce qu’il pourrait faire de plus. Mais une affaire louche en entraîne une autre et « les vieux flics chauves, mal embouchés, pleins de rancœur et qui plus est traditionnels dans l’âme, sont des gens intraitables. » Mendez ira jusqu’au bout, jusqu’à l’écœurement…Voici le grand retour de Mendez, flic râleur, railleur et cynique, abhorrant les pires produits du capitalisme qui ont modifié définitivement l’art de vivre de Barcelone. Crudité et humour caustique servent de tremplin à ce roman désenchanté.–Claude Mesplède